Allocution de Monsieur le Premier Ministre lors de la Journée Nationale du Partenariat Etat Secteur Privé
-Monsieur le
Vice-Président de l’Assemblée Nationale ;
-Mesdames et
Messieurs les Membres du Gouvernement ;
-Monsieur le
Ministre de l’Economie et des Finances ;
-Monsieur le
Ministre de l’Industrie et des Mines ;
-Excellences
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques ;
-Mesdames et
Messieurs les Membres du Corps Préfectoral ;
-Monsieur le
Vice-Président du Groupe de la Banque Africaine de Développement chargé du Secteur Privé ;
-Monsieur le
Représentant du Groupe de la Banque Mondiale ;
-Mesdames et
Messieurs les Représentants des Organisations Bilatérales, Régionales et
Multilatérales de Coopération ;
-Monsieur le
Président de la CGECI ;
-Monsieur le
Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie ;
-Mesdames et
Messieurs les Présidents des Organisations Professionnelles et Chambres
Consulaires du Secteur Privé ;
-Mesdames et
Messieurs les Dirigeants d’Entreprises du Secteur Privé ;
-Mesdames et
Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs Centraux de l’Administration
Publique ;
-Mesdames et
Messieurs les Représentants des Organisations de la Société Civile ;
-Chers amis
des Médias ;
-Honorables
invités ;
-Mesdames et
Messieurs ;
Je voudrais vous adresser, au nom du Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, et au nom du Gouvernement, nos salutations les plus fraternelles pour votre participation à la troisième édition de la Journée Nationale de Partenariat Etat - Secteur Privé (JNP 2017) ; important rendez-vous du Dialogue Public-Privé.
Je me
félicite de votre présence nombreuse et distinguée, qui témoigne de votre
engagement à travailler aux côtés du Gouvernement pour accroître davantage le
dynamisme de l’économie ivoirienne et le bien-être de nos populations.
Permettez-moi
de saluer spécialement les organisations patronales et consulaires membres du
Comité de Concertation Etat/Secteur Privé, pour l’important travail accompli au
quotidien et la qualité du dialogue entretenu avec le Gouvernement.
Félicitations
aux Présidents DIAGOU et DJIBO pour leur distinction.
Honorables
invités,
Mesdames et
Messieurs,
La politique
de développement économique mise en œuvre par le Gouvernement sous l’autorité
du Président de la République de Côte d’Ivoire, SEM. Alassane OUATTARA, accorde
une place prépondérante au Secteur Privé, considéré à juste titre comme le
principal moteur de la croissance.
A cet égard,
le Gouvernement a entrepris depuis 2012 de redynamiser et de renforcer son
Dialogue avec le Secteur Privé. Cette volonté, qui s'affirme de jour en jour, a
été formalisée en 2013 à travers la mise en place, par décret, d’un nouveau
cadre de concertation mieux structuré, placé sous l’autorité du Premier
Ministre.
Ce cadre est
constitué de trois organes d’animation. Je me félicite de la régularité des
travaux de préparation et de maturation des différentes mesures à proposer sur
les thématiques majeures, notamment, la fiscalité, les coûts des facteurs, le
foncier, la dette intérieure, etc.
Je félicite
le Ministre de l’Economie et des Finances, le Ministre de l’Industrie et de
Mines et les Ministres Sectoriels pour la qualité de l’animation de ce
dialogue. J’associe à ces félicitations, le secteur privé et le Secrétariat
Exécutif du Comité de Concertation.
Dans ce
cadre, nous nous retrouverons très prochainement avec le Secteur Privé en vue
de faire le point des discussions sur les dossiers techniques en cours
d'examen.
En outre, ce
dialogue se poursuit et se diversifie à travers des rencontres spécifiques, à
l’initiative de chacune des parties, en vue de dégager une vision commune sur
les principaux enjeux de développement de notre pays.
Je voudrais
mentionner, entre autres, la rencontre du 23 février 2017 à la Primature et le
Petit Déjeuner Débat organisé le 06 juillet 2017 par le Patronat.
Ce dialogue
se traduit, dans les faits, par une forte implication du Secteur Privé dans la
formulation des réformes mises en œuvre par le Gouvernement. C’est le cas du
Doing Business, du MCC, de l’ITIE, de l’élaboration du rapport de réformes
fiscales et de la révision en cours du Code des investissements de 2012.
Je voudrais
saisir cette occasion pour vous rassurer sur la mise en œuvre effective des
recommandations communes qui seront formulées par nos équipes techniques à
l’issue de ces travaux, après validation des conclusions par le Conseil des
Ministres.
Honorables
invités,
Mesdames et
Messieurs,
Ce
partenariat exemplaire a conduit à des réformes tangibles qui permettent de
maintenir un environnement propice aux affaires et à l’amélioration de la
compétitivité des entreprises.
Je voudrais,
en particulier, relever la création et l’opérationnalisation de la Haute
Autorité pour la Bonne Gouvernance et du Tribunal de Commerce d’Abidjan. Ce
dispositif sera soutenu par la mise en place de la Cour d’Appel de Commerce
d’Abidjan dès l'année prochaine.
Je relève,
également, la dématérialisation et la simplification des procédures
administratives, avec des acquis importants comme la digitalisation des
procédures de déclaration et de paiement des impôts.
Ce processus
sera accéléré à travers les réformes numériques dites de deuxième génération,
prévues dans le cadre du Doing Business, notamment, le Guichet unique virtuel
du Permis de Construire, la plateforme virtuelle de raccordement à
l’électricité, la mise en ligne des actes de mutation immobilière, de propriété
foncière ainsi que des décisions de justice.
En dépit de
tous ces acquis, le Gouvernement est conscient que l’accès au financement
demeure l’une des préoccupations majeures du secteur privé et des PME en
particulier. C’est même la condition sine qua non pour la densification du
tissu économique, notamment industriel, sur la base des politiques menées par
le Gouvernement en vue de la transformation locale de nos matières premières.
C’est
pourquoi le Gouvernement a entrepris la réforme en profondeur du secteur
financier. D’importantes mesures ont déjà été mises en œuvre, notamment,
l’instauration des Bureaux d’Informations sur le Crédit, la baisse du taux
d’usure de 18 à 15%, l’adoption de la loi sur le crédit-bail, adossé à des
mesures fiscales incitatives initiées dans les annexes fiscales 2016 et 2017.
Je me
félicite, à cet effet, de la hausse significative du crédit à l’économie,
passant de 2.308 milliards FCFA en 2012 à 4.467 milliards FCFA en 2015, soit
près d’un doublement en 3 ans.
D’autres
pistes sont explorées, notamment au niveau du marché financier régional. A ce
titre, le Gouvernement s’est engagé à soutenir le Programme Elite, lancé le 09
novembre 2017 par la BRVM pour faciliter l’intégration des PME au marché
boursier et les accompagner. De même, le Gouvernement soutient le principe de
la création d’un troisième compartiment à la BRVM, spécialement dédié aux
PME.
J’invite les
acteurs du Marché Financier Régional, à savoir la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM), le Conseil Régional de l'Epargne Publique et des Marchés
Financiers (CREPMF) et le Dépositaire Central et Banque de Règlement (DC/BR), à
mettre en œuvre les mesures nécessaires pour une opérationnalisation rapide de
ces projets.
Honorables
invités,
Mesdames et
Messieurs,
Le thème
central de cette troisième édition des JNP, intitulé « Encadrement du secteur
informel : source de croissance et de compétitivité pour notre économie », nous
permet de nous attaquer à une problématique majeure de notre développement,
celle du secteur informel.
Selon le
rapport sur les perspectives économiques et régionales d’avril 2017 du Fonds
Monétaire International, le secteur informel représenterait 25 % à 65 % du PIB
et 30 % à 90 % de l’emploi non agricole de la région. Ces données illustrent
bien l’importance de cette problématique pour notre économie.
Une réalité
duale se dégage de l’analyse de l’économie informelle à savoir :
une activité
informelle de subsistance qui fait office de filet de sécurité, face à
l’insuffisance de l’offre d’emploi du secteur formel ;
une activité
informelle générant d’importants revenus, semblables aux entreprises formelles
en termes de volume de ventes et de niveaux d’activité, mais aux méthodes de
gestion et d’organisation similaires à l’informel de subsistance.
Les
principaux enjeux de leur migration vers le formel sont à la fois sociaux et
économiques. Ces enjeux concernent :
la création
d’emplois de qualité, bien rémunérés et respectant les droits sociaux des
travailleurs ;
la lutte
contre la concurrence déloyale et la fraude fiscale, engendrant une inégale
répartition de la pression fiscale ;
l'augmentation
du taux de pression fiscale pour atteindre un objectif de 20% à l'horizon 2020,
grâce à un élargissement de l'assiette fiscale;
la qualité
des produits et prestations offertes qui, en général, est bien plus faible dans
le secteur informel que dans le secteur formel.
Honorables
invités,
Mesdames et
Messieurs,
La
formulation de politiques publiques spécifiques pour accompagner la transition
de l’économie informelle vers le formel s’avère donc indispensable pour assurer
le bien-être des travailleurs, la compétitivité de l’économie et des
entreprises et l’accroissement de nos recettes fiscales pour financer le Budget
de l’Etat.
Il s’agit
d’identifier les facteurs déterminants dans le choix des entreprises à se
sédentariser dans l’informel et à rechercher les mesures appropriées pour les
convaincre de migrer vers le formel.
C’est en
cela que je tiens à saluer, l’approche inclusive et synergique de la 3e édition
de la Journée Nationale de Partenariat, qui à travers ses déclinaisons entend :
faire l’état
des lieux de la problématique et des initiatives menées par l’Etat et le
Secteur Privé, avec l’appui des Partenaires Techniques et Financiers ;
sensibiliser
à la démarche et aux avantages de la formalisation en termes de fiscalité, de
formation, d’accès au financement, aux marchés et à la couverture sociale ;
et proposer
des orientations stratégiques au Gouvernement.
Je tiens
d’ores et déjà à rassurer les participants du grand intérêt que le Gouvernement
accordera au fruit de vos réflexions. Elles pourront s’inscrire dans le cadre
des actions entreprises et prévues pour renforcer l’encadrement institutionnel
des PME, notamment :
L’instauration
du Registre des Métiers et du Répertoire des Entreprises Artisanales, en
application du Code de l’Artisanat adopté en 2014 ;
la création
de l’Agence Côte d’Ivoire PME.
Le
Gouvernement compte sur la contribution de tous et en particulier du secteur
privé, pour relever ensemble ces importants défis afin de maintenir notre
dynamique économique, facteur indispensable pour la création d’emplois et la
réduction rapide de la pauvreté.
C’est sur
cette note qui se veut rassurante, quant au raffermissement du partenariat avec
le Secteur Privé, que je clos mon propos et déclare ouverte, au nom du
Président de la République, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, la troisième édition de la Journée Nationale
du Partenariat Etat/Secteur Privé.
Je vous
remercie de votre aimable attention.