Côte d’Ivoire/Après les violentes manifestations de Bouaké : Les populations demandent la démission des autorités
Après les violentes manifestations du vendredi 22 juillet 2016 qui ont fait un mort et des dégâts matériels à Bouaké, les populations ont dénoncé l’impartialité des autorités et des élus de la ville, le dimanche 24 juillet lors d’une rencontre avec le député de Bouaké Bema Fofana et le maire Djibo Youssouf Nicolas au Ranhôtel pour faire un état des lieux et prendre des mesures.
Au cours des échanges, les
responsables communautaires , de mouvements syndicaux et des associations de
jeunesse, ont dit souhaiteer la démission des autorités et élus de la ville,
notamment, le préfet de région et le corps préfectoral, le président du Conseil
région de Gbêkê, les députés de la commune et le maire de la commune.
« On est en train de s’organiser
pour faire face à la mauvaise interprétation qui est faite autour de ce soulèvement.
Car, très sincèrement, on se sent très trahis », ont dit Barro Souleymane,
coordonnateur national du Mouvement de défense des agents municipaux de Côte
d’Ivoire (MODEMCI) , Kamagaté Moussa dit Empereur, président du Mouvement
Ado-Génération, Diallo Yacouba dit Jackou Lekrokan.
« Nous accusons les autorités et
les élus pour leur immobilisme et leur irresponsabilité. Ceux-ci ont refusé de
prendre leur responsabilité. Ils étaient tous au courant de cette marche. Car
chaque soir, une réunion était organisée à la préfecture de région de Bouaké
avec toutes les autorités, élus et les responsables syndicaux et mouvements de
jeunes. Nous nous insurgeons contre leur étonnement après la situation
désastreuse qui a mis la ville de Bouaké à genou », ont-ils déclaré.
Ces responsables de mouvements ont
donné un ultimatum d’une semaine pour libérer tous les manifestants
interpellés, car selon eux les responsables sont les autorités administratives
et les élus de la ville.
Après la violente manifestation qui
a paralysé la ville, ces jeunes se posent la question de savoir quelle a été la
part des autorités administratives de Bouaké : « Ils jouent les faux pompiers
après que l’incendie ait tout détruit. Pourquoi, n’ont-t-ils pas prévenu les
plus hautes autorités du pays à temps ? ».
Au cours des échanges, les
populations ont dit que les autorités administratives de Bouaké savaient qu’un
danger planait sur la ville, mais elles sont restées passives : « Nous
demandons le départ du préfet de région et la démission des élus de la
commune».
Etien William Aldo, conseiller
spécial du maire Djibo Nicolas, a pour sa part dénoncé les faits, avant de
pointer du doigt les ressortissants des pays voisins vivant à Bouaké et des
ex-combattants encore armés : « Le vendredi dernier, les gens sont venus
d’ailleurs (…) Ils ont eu l’appui de nos jeunes frères ex-combattants. Ce
n’était pas une affaire de la CIE. Il y avait autre chose en-dessous ».
Aboubacar Al Syddick à Bouaké
Source : L’intelligent
d’Abidjan | mardi 26 juillet 2016