Cyberattaque d’ampleur mondiale : chaos redouté
De la Russie à l’Espagne et du
Mexique au Vietnam, des centaines de milliers d’ordinateurs, surtout en Europe,
ont été infectés depuis vendredi par un logiciel de rançon, un « rançongiciel »
exploitant une faille dans les systèmes Windows.
La cyberattaque sans précédent qui a frappé plus de 200 000 victimes dans
au moins 150 pays depuis vendredi alimente la crainte d’un « cyberchaos », les
experts redoutant une recrudescence du virus lundi lorsque des millions
d’ordinateurs seront rallumés, en Asie notamment. En Asie, les gouvernements et
les entreprises ont d’ailleurs signalé lundi matin des perturbations liées au
virus WannaCry, susceptibles de se multiplier dans le monde à mesure que les
employés, de retour au travail, allument leurs ordinateurs et consultent leurs
courriels. Microsoft, de son côté, a averti les gouvernements dimanche contre
la tentation de cacher des failles informatiques qu’ils auraient repérées,
comme cela a été fait dans le cas de cette attaque, où la brèche dans le
système Windows utilisée par les pirates avait été décelée depuis longtemps par
la NSA (l’agence de sécurité nationale américaine) avant de tomber dans le
domaine public via des documents piratés au sein de la NSA elle-même. « Les
gouvernements devraient voir cette attaque comme un signal d’alarme », a
insisté Brad Smith, le directeur juridique de Microsoft, dans un blog : « Un
scénario équivalent avec des armes conventionnelles serait comme si l’armée
américaine se faisait voler des missiles Tomahawk. » En attendant d’éventuelles
nouvelles victimes, le bilan de cette cyberattaque mondiale est déjà imposant. «
Le dernier décompte fait état de plus de 200 000 victimes, essentiellement des
entreprises, dans au moins 150 pays. Nous menons des opérations contre environ
200 cyberattaques par an, mais nous n’avions encore jamais rien vu de tel », a
déclaré dimanche le directeur d’Europol, Rob Wainwright, à la chaîne de
télévision britannique ITV.
Et ce n’est sans doute pas fini, a ajouté le patron d’Europol, qui craint
une augmentation du nombre de victimes « lorsque les gens retourneront à leur
travail lundi et allumeront leur ordinateur », après un dimanche plutôt...
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