Liberia : Ellen Johnson-Sirleaf exclue de son parti
Alors que la passation des pouvoirs entre Ellen Johnson-Sirleaf et George Weah est prévue le 22 janvier, au sein du Parti de l'unité, de la présidente sortante et de Joseph Boakai, l'heure est au règlement de comptes.
Dans « Liberia : jeux de dupes à Monrovia », Le Point Afrique, par la plume de Nicolas Keraudren, s'était fait écho du jeu trouble d'Ellen Johnson-Sirleaf pendant la campagne électorale. D'aucuns ont ainsi avancé que la présidente sortante « soutiendrait n'importe qui sauf Boakai » et qu'elle avait même empêché que des dons soient faits au candidat de son parti et vice-président sous son magistère, Joseph Boakai. Bref, autant d'éléments qui ont conduit à mettre Ellen Johnson-Sirleaf sur la sellette d'un parti qui a décidé de l'exclure ce dimanche. Principal reproche : ne pas avoir fait campagne pour son vice-président, battu par George Weah au second tour le 26 décembre dernier. Pour rappel, le sénateur de Montserrado et également légende du football l'a emporté par 61,5 % des voix contre 38,5 %.
Pour le parti, Ellen Johnson-Sirleaf n'a pas correctement joué sa partition
Tirant les conséquences de la certitude que la présidente sortante avait joué contre son camp, le comité exécutif du Parti de l'Unité a donc voté son exclusion, ainsi que celle de trois autres dirigeants. Selon le communiqué cité par l'AFP, il leur est reproché d'« avoir violé la Constitution du parti », laquelle impose à ses membres de « faire campagne aux élections pour le candidat du Parti de l'unité ». Par ailleurs, le comité estime qu'Ellen Johnson-Sirleaf se serait rendue coupable « d'autres actions attentatoires à l'existence ou la réputation » du Parti de l'unité. Et de conclure : « Le comportement des personnes exclues constitue également un sabotage et a nui à l'existence du parti. »
Johnson-Sirleaf-Boakai : un duo pas solidaire
Autant d'éléments qui ont nourri les violentes critiques dont elle a été la cible de la part de militants de son propre parti mais aussi l'attitude de défiance et de distanciation de Joseph Boakai. Celui-ci a cherché à se démarquer du bilan des deux mandats d'Ellen Johnson-Sirleaf, desquels les Libériens ont retenu des problèmes économiques non résolus dans une atmosphère de corruption et de népotisme. Des critiques dans son parti, mais aussi en dehors. Ainsi, le candidat arrivé troisième lors du premier tour, le 10 octobre, Charles Brumskine, s'est allié à Joseph Boakai pour l'accuser d'« avoir pesé sur les résultats », notamment « en rencontrant à son domicile des responsables de la commission électorale quelques jours avant le vote ». De quoi créer un faisceau d'indices convergents contre la présidente sortante....Suite sur afrique.lepoint.fr/