Le spectre de la rébellion plane encore sur Bouaké, ville aux antécédents révolutionnaires, épicentre de maintes séditions militaires.

En effet, il vient à nouveau d’assister à un 3^ème braquage spectaculaire de l’année digne des films d’actions hollywoodiens, le samedi dernier, 14 avril 2018, au feu tricolore du marché de poisson.

C’est la somme de 14 millions de francs Cfa qui a été emporté par 2 quidams à visage découvert sur une grosse moto noire communément appelé « souroukou », munis de kalachnikovs doublement chargés aux intentions ténébreuses, qui ont ouvert le feu sur les frères Tiéné, Bakagnan et Massia à bord d’un véhicule de type Toyota.

Ces trublions après leur forfait se sont évaporés dans la nature sous le regard hagard des populations stupéfaits, abandonnant ainsi le grand frère, Tiéné Bakagnan dans une marre de sang puisqu’ayant reçu plusieurs balles dans les deux jambes. Selon les médecins du CHU de Bouaké, sa vie serait hors de danger.

Selon les dires de Massia Tiéné, acheteur d’anacarde, frère de la victime : « Nous sommes quitté dans le village de Kamoro, sous préfecture de Bouandougou, le matin pour effectuer des achats. C’est 14 millions de francs Cfa qu’on venait de retirer à la Banque Atlantique du Commerce. Après le retrait nous sommes allés faire des courses vers le stade Yaoundé au quartier Sokoura. C’est à notre retour au feu tricolore du rond point du marché de poisson, 2 quidams ont débarqué sur une grosse moto noire, ils ont tiré sur mon grand frère qui était au volant. Il est sorti et est tombé sur la route. C’est à ce moment qu’ils ont ouvert le coffre, ont emporté le sac l’argent y compris tout ce qui était dans l’intérieur pour s’enfuir. J’ai crié pour alerter les populations afin de porter secours à mon frère ».

Interpellé sur ce fait, Cissé Adama, président des jeunes du marché de gros de Bouaké, acheteur agrée d’anacarde, sans langue de bois, a déploré cette situation qui perdure et devient de plus en plus inquiétante pour les acheteurs d’anacarde.

« Nous avons maintes fois informé les autorités de ce qui se passait. Nous leur avons même fait  des propositions pour assurer notre sécurité. Malheureusement  les autorités de la sécurité de Bouaké sont restées dans un mutisme total, sans réagir. Et chaque mois depuis février, nous constatons des braquages d’acheteurs d’anacarde » a-t-il confirmé.

C’est au regard de cela que le jeune président demandé directement au Ministre de la Sécurité de réagir illico afin de freiner l’ardeur de ces fauteurs de troubles.

« C’est pourquoi, nous demandons aux autorités compétentes de mettre en place un moyen de sécurité efficace pour la ville de Bouaké, surtout le quartier administratif qui est le Commerce » a-t-il insisté.

Pour lui, ces braquages sans fin risquent d’occasionner le départ des partenaires internationaux, ce qui va paralyser économiquement la ville de Bouaké.

Makan HEMA

Correspondant Régional