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‘Affaire véhicules immatriculés frauduleusement’: Doutes sur le niveau des préjudices subis par l’Etat

Afrikchallenges.info 07 Mai 2018 - 12H36
Le Colonel Pierre Alphonse Da, Dg des Douanes ivoiriennes. Et s'il publiait la liste des propriétaires des véhicules concernés?

Le procureur de la République Adou Richard  et  le Dg des douanes, le Colonel Pierre Alphonse ne sont  pas sur la même longueur d’onde dans le scandale des véhicules immatriculés frauduleusement au Guichet unique automobile,( Gua) d’ Abidjan. Précisément en ce   qui concerne le  niveau du préjudice subi par l’Etat de  Côte d’Ivoire. Dans cette affaire,  c’est le Dg des douanes qui le premier face à la presse a   affirmé  qu’il y a  « un manque à gagner de 10 à 15 millions Fcfa, par véhicule », soit au moins 10 milliards Fcfa. Pendant que  quelques jours plus tard, que le procureur Adou Richard  à son tour face à la presse, a estimé  que le préjudice subi par l’État  porte  sur plus d’un millier de véhicules,   s’élève à 2 à 3 milliards de  Fcfa.  Mais  que  cache   ces différentes sorties et  différences au niveau des chiffres servi aux  petits contribuables ivoiriens très  préoccupés par la satisfaction de  sa pitance au quotidien.  Parlant de ce scandale, Adou Richard du Plateau dit que  « la fraude a été découverte par la douane »  dont le Directeur général,   le  colonel Pierre Alphonse Da,   est alerté vers la fin  du mois de mars 2018, par un membre du gouvernement sur des activités suspectes au Guichet unique automobile (Gua) d’Abidjan. Il donne instruction à ses services afin qu’ils lui présentent rapidement un rapport. La réaction du patron des douanes ivoiriennes ne se fera pas attendre  comme  le Colonel Da Pierre lui-même le confie au  site d’information en ligne www.jeuneafique.com. Il dit à ce confrère en ligne : « Mes services ont constaté des incohérences entre les données du Système de dédouanement automatisé (Sydam) et celles du système informatique du Guichet unique automobile, explique Da. En effet, certains véhicules importés n’apparaissaient pas dans les fichiers sur les véhicules dédouanés, c’est-à-dire ayant acquitté les droits et taxes de douane. »   Est commandé par la suite une enquête plus fouillée à la Direction des enquêtes douanières.  L’objectif  étant  d’identifier les auteurs et co-auteurs de la fraude et de découvrir leur mode opératoire. A l’issue de plusieurs jours d’investigation, l’étau se resserre autour de Mamadou Fofana, directeur du Gua d’Abidjan, considéré par les enquêteurs comme le cerveau de la fraude, et de plusieurs cadres intervenant dans la chaîne d’immatriculation des véhicules neufs et d’occasion. Selon le colonel Da, « le mode opératoire utilisé par les auteurs des actes d’immatriculation frauduleuse des véhicules neufs a consisté à contourner la procédure normale, tant au niveau informatique qu’au niveau de la transmission physique des dossiers par l’utilisation de faux documents, l’utilisation de fausses déclarations  ou l’absence de déclarations,  l’extraction de dossiers du circuit et la manipulation des données informatiques ».  Si l’on peut se féliciter du travail abattu par les fins limiers des douanes, l’on est en droit de  s’interroger tout  de même sur le scandale en question porte  sur « plus d’un millier de véhicules » qui visiblement ne seraient pas sortie  du dispositif du guichet unique automobile en un jour voire même un mois.  S’il existe  une mafia dans   la filière de dédouanement des véhicules en question, elle doit être certainement bien organisée et elle a  su profiter de certaines faiblesses en termes de transparence des procédures en douane et, plus généralement, dans l’administration ivoirienne, et qui a su exploiter également l’absence de contrôles en amont et de vérification en aval.   Au lieu de faire porter le chapeau ‘aux seconds couteaux’ comme c’est bien le cas depuis quelques en Côte d’Ivoire, en tout cas sous le Régime de la Reconstruction, les ivoiriens osent croire que pour une fois, l’enquête doit aller jusqu’au bout pour  faire toute la lumière.   Que   la Direction générale des douanes comme elle l’a fait sous le Régime de la Refondation, lève un coin de voile  sur les propriétaires  des véhicules en  question ou alors engage  un processus  de redressement des  fraudeurs pour que l’Etat puisse  recouvrer une partie de  ses  droits et taxes.  Le   colonel Pierre Alphonse Da pourra faire comme Gnamien Konan alors Directeur général des Douanes ivoiriennes ? «  Il nous souvient que courant 2005,  face à une telle situation, Gnamien Konan avait fait  publier non seulement liste des véhicules concernées mais, il les avait  fait immobiliser et les propriétaires convoqués à venir dédouaner.  Au nombre des concernés  ont notait  des intouchables  du Régime  d’alors  »  se souvient un haut cadre des douanes ivoiriennes. Faire  éclater la transparence   dans un contexte social marqué par des demandes de partage des fruits de la croissance économique de plus en plus pressantes, alors que la population soupçonne les élites de s’enrichir rapidement ou illicitement, les responsables actuels des douanes  auront frappé un grand coup.   En attendant, dix-huit personnes ont  interpellées ont  et déférées devant le parquet, début mai. Elles séjournent depuis lors à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) dans l’attente de leur jugement. Au moins quatre chefs d’accusation sont retenus contre elles : « faux et usage de faux en écritures douanières et de banque », « importation sans déclaration douanière », « détournement de deniers publics » et « blanchiment de capitaux ».

 Bamba Mafoumgbé, bamaf2000@yahoo.fr

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