Indre-et-Loire - Chinon - Festival: L'Afrique, le choix militant de Cinéma d'ailleurs
Le conseil d'administration du cinéma Le Rabelais, hier, lors de la
présentation du programme 2016.
Le festival met le cap sur le continent africain, mardi. Au
programme : dix-huit films et autant de regards sur l’Afrique et son œuvre
cinématographique.
Des films rares, importés parfois au prix de longues discussions. Le
festival Cinéma d'ailleurs, qui démarre mardi, propose pendant six jours une
immersion dans ce « gisement cinématographique quasi ignoré » qu'est le cinéma
africain.
Au rythme de dix-huit films, Cinéma d'ailleurs ouvre Le Rabelais au
public en promettant « des œuvres qui témoignent de l'Afrique telle qu'elle est
aujourd'hui ».
Un regard contemporain souvent influencé par le passé lourd dont est
marqué le continent.
" Pari risqué " ?
A l'écran, les thèmes découlant de la (dé) colonisation et de ses
conséquences dominent. Apartheïd, génocide rwandais, printemps arabe,
révolution burkinabé… Les sujets sont sérieux, gages d'un cap assumé. «
L'Afrique n'a pas été choisie par défaut », insiste Daniel Bigot, président de
l'association cinéma Le Rabelais, organisatrice de l'événement.
Pour sa 9e édition, le festival a pioché en Afrique du Sud, au Rwanda,
au Cameroun, en Éthiopie ou encore au Sénégal. Des productions qui, face aux
contraintes économiques, peinent à franchir les frontières.
Des bobines d'Angola ou d'Éthiopie, « qu'on aurait voulu visionner
pour ne pas passer à côté de choses extraordinaires, ne sont jamais arrivées »,
explique Guillaume Launay, projectionniste et membre de l'association.
Qu'importe : si s'attaquer au cinéma africain relevait a priori du «
pari risqué », la ligne directrice qui consistait à projeter courts et longs
métrages exclusivement africains, contemporains et réalisés après 2000 par des
Africains est tenue.
Là repose la raison d'être du festival, qui a fait, en dix ans d'existence, de « découverte » un maître mot.