Mouvement d’humeur des militaires : Bouaké toujours dans l’imbroglio
Bouaké, berceau de la contestation militaire, après la folle journée
répressive du dimanche dernier, est resté dans la psychose totale en cette
journée d’hier, lundi 15 mai.
Des tirs nourris ont repris très tôt le matin, on a pu entendre des
explosions d’armes lourdes et de mitraillettes mais pas d’affrontement comme
propagé par les rumeurs. En effet, il n’y a pas eu d’affrontement à Bouaké.
Les mutins refusent toutefois de rendre les armes et de regagner les
casernes comme l’a souhaité le chef d’Etat-major, le général, Sékou Touré, lors
de sa déclaration du samedi 13 dernier.
Les soldats mutins exigent toujours le versement des reliquats de primes
promis depuis janvier dernier par le président de la république, Alassane
Ouattara. « Nous allons libérer les corridors mais, il faut que les autorités
règlent ce problème dans les plus brefs délais. Il faut que le gouvernement
respectent ses engagements vis-à-vis de nous » a indiqué un mutin.
En cagoule, ils se disent
désormais très déterminés que jamais : « La parole donnée doit être respectée »
Très énervés, ils bloquent toujours tous les accès à la ville. Les corridors
sud et nord restent embouteillés sur plusieurs kilomètres par des dizaines
véhicules.
C’est dans l’après-midi que la fluidité routière a repris peu à peu son
cours habituel, toujours sous le contrôle avisé des hommes en arme. En ville
les activités commerciales sont très réduites, les banques, les écoles sont
restées fermées.
Ce 4ème jour de mutinerie, laisse les populations dans l’incertitude.
Pour ce faire, les familles ont envahi les marchés pour s’approvisionner en
vivres pour plusieurs jours.
Makan HEMA
Correspondant Régional